Faculté de théologie (1432-1797)

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Faculté de théologie (1432-1797)

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1432-1797

History

La bulle de fondation de 1425 stipulait que l'Université enseignerait toutes les sciences à l'exception de la théologie, une façon habituelle de garantir le privilège de l'Université de Paris. Cependant, sept ans plus tard, à la suite d'une nouvelle mission louvaniste auprès de la chancellerie du pape Eugène IV, la bulle du 7 mars 1432 créa la Faculté de théologie.
Il y avait cinq professeurs en 1442. Quatre professeurs royaux furent nommés au 16e siècle : deux en 1546, un en 1567 et un en 1596.
Au départ, la formation d'un théologien était longue : cinq ou six ans pour les deux baccalauréats; quatre années supplémentaires pour la licence. La durée des études fut réduite par la suite, probablement dès 1520-1530. En 1600, les baccalauréats nécessitaient trois ans et la licence deux et demi. En 1650, la durée totale était de sept ans. Elle le resta jusqu'en 1797. Toutefois, beaucoup d'étudiants s'en tenaient aux baccalauréats.
Au 15e siècle, les études comportent avant tout la lecture commentée de la Bible et des Sentences (Sententiarum libri quatuor) de Pierre Lombard (†1160), une compilation systématique de citations de l'Écriture et des œuvres des Pères de l'Église concernant les problèmes théologiques.
On ne se référait guère aux sources. L'histoire de l'Église était absente. Aristote dominait à travers la scolastique. On étudiait Bernard de Clairvaux, Pierre Lombard, Bonaventure, Thomas d'Aquin, Jean Duns Scot, mais les statuts interdisaient l'exposé des thèses de Jean Buridan, de Marcile de Padoue et de Guillaume d'Ockham. En 1441 et en 1444, deux Frères mineurs furent condamnés pour avoir soutenu, dans le cours qu'ils donnaient dans leur couvent, des doctrines suspectes de suivre John Wycliff et Jean Hus.
La théologie morale et les questions pastorales dominaient l'enseignement. Jusqu'à la création des séminaires, la Faculté de théologie prit en charge la formation des prêtres.
La naissance et l'extension de la Réforme transformèrent l'enseignement et la recherche théologiques à Louvain. Face à la méthode des Réformés, la réfutation catholique devait s'appuyer sur des arguments directement empruntés à l'Écriture sainte, aux Pères de l'Église et autres textes de l'Église primitive. Deux chaires royales, l'une dévolue à l'exégèse de la Bible et l'autre au commentaire des Sentences, furent instituées en 1546. La catéchèse entra au programme en 1567, elle aussi sous forme de chaire royale, et une nouvelle chaire de théologie scolastique, chargée d'expliquer la Somme de Thomas d'Aquin, fut instituée par le même moyen en 1596. Elle remplaça les commentaires des Sentences de Pierre Lombard.
Comme les cours d'éthique et d'éloquence organisés par la Faculté des arts étaient surtout fréquentés par les étudiants en théologie, ils devinrent de facto des enseignements de théologie morale et d'éloquence sacrée. L'ordonnance impériale du 18 juillet 1754 rendit obligatoires les cours de grec et d'hébreu du Collège des Trois Langues.
La Faculté de théologie de Louvain fut la première à prononcer la condamnation d'un certain nombre de propositions de Luther, le 7 novembre 1519. Publié en février suivant, ce texte servit à l'élaboration de la censure romaine du 15 juin 1520.
Ses membres donnèrent plusieurs éditions de la Bible pour lutter contre l'influence des versions protestantes et disposer d'instruments valables. Hentenius (Jean de Henten, 1500-1566) publia une nouvelle édition de la Vulgate (1547), traduite en néerlandais et en français (1548 et 1550). Plusieurs professeurs contrôlèrent l'édition latine de F. Lucas (1574). Rééditée en 1583, celle-ci fut choisie par la Commission romaine qui préparait l'édition officielle de la Vulgate.
À la requête de Charles-Quint, la Faculté rédigea un résumé de la doctrine catholique en 1544 et établit en 1546 un index des livres interdits, augmenté en 1550, qui influença l'Index romain de 1559.
Des professeurs publièrent des écrits de piété et de catéchèse. Quatre d'entre eux (et un canoniste louvaniste) participèrent au concile de Trente et les membres de la Faculté jouèrent un rôle important dans l'introduction de la Contre-Réforme aux Pays-Bas. Ils occupèrent majoritairement les nouveaux sièges épiscopaux fondés en 1559. Tout cela, augmenté du soutien aux réfugiés catholiques anglais, irlandais et néerlandais, valut à Louvain la réputation de bastion de l'orthodoxie catholique.
Les Jésuites s'installèrent à Louvain en 1566. Un privilège pontifical les autorisait à ouvrir partout des collèges pour l'enseignement des humanités, de la philosophie et de la théologie et à conférer les grades de bachelier, licencié et maître en théologie si l'université existante refusait d'enseigner à titre gracieux. Louvain fit savoir qu'elle continuerait à exiger des droits d'inscription mais ne verrait aucune objection à ce que la Compagnie organise un enseignement pour ses membres, même avec collation des grades. En 1583, au plus fort des troubles politiques et militaires, les Jésuites demandèrent au Conseil de Brabant l'autorisation d'organiser des cours publics de philosophie et de théologie à Louvain. L'Université obtint l'arbitrage favorable du pape Clément VIII en 1596. Les Jésuites renouvelèrent toutefois leurs tentatives en 1607, 1612, 1618, 1622 et 1624.
La recherche de nouveaux cadres dans la pensée de Dieu, de l'action de la grâce et de l'état de l'homme qui spécifieraient les Catholiques face aux Protestants et les situeraient vis-à-vis de la modernité naissante, poussa la Faculté dans le camp des tenants de la pensée dure et pessimiste d'Augustin, en dépit de tentatives pour s'en tenir à la conception plus ouverte de Thomas d'Aquin.
La parution de l'Augustinus à Louvain en 1640 par les soins de Libert Froimond deux ans après la mort de Jansénius (1585-1638) ouvrit, après une courte latence, 70 années de querelles pro- et anti-jansénistes qui pesèrent sur la vie de la Faculté et de l'Université, provoquant des conflits avec les Jésuites, des interventions de Rome (1643, 1653, 1656), des déchirements internes, au milieu de méprises et de confusions entre doctrine de la grâce et morale, questions ecclésiales et défense des privilèges particuliers. Des chaires restèrent vacantes dans les années 1680. Finalement, tous les professeurs de la Faculté sauf un s'inclinèrent devant les dispositions de la bulle Unigenitus (8 septembre 1713).
À partir de 1754, plusieurs projets de réforme de l'enseignement furent avancés, la plupart par le Commissaire royal de Neny, mais parfois aussi par des professeurs. Un cours d'histoire de l'Église fut créé en 1783, grevé de beaucoup d'entraves. Cependant, à partir de 1780, les divisions s'accentuèrent sur la question ultramontaine entre l'État et l'Université et entre professeurs de la Faculté. La fondation du Séminaire Général en 1786 signifia dans les faits la fin de la Faculté même si celle-ci fut rétablie en 1790.

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Sources


  • Françoise Hiraux, art. "L'enseignement à l'Université de Louvain", dans "Collection de cours manuscrits de l'Université de Louvain. 1425-1797", Louvain-la-Neuve : Academia-Bruylant, 2003, pp. 15-61.

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