Fonds FE 001 - Archives de Jacques Turgot

Zone d'identification

Cote

BE A4006 FE 001

Titre

Archives de Jacques Turgot

Date(s)

  • 1964-1780 (Production)

Niveau de description

Fonds

Étendue matérielle et support

2 art. (0,11 m.l.)

Zone du contexte

Nom du producteur

(1727-1781)

Notice biographique

Anne, Robert, Jacques Turgot, baron d’Aulne, est né à Paris le 10 mai 1727 dans une famille de vieille noblesse normande. Il est le second fils du marquis de Sousmont, prévôt des marchands de Paris, puis président du Grand Conseil. Élevé durement par sa mère, il passe au collège Louis-le-Grand, puis au collège Plessis. Comme ses parents le destinent à la prêtrise, Turgot est envoyé au séminaire Saint-Sulpice et de là, en 1749, à la Sorbonne. Il s’y lie avec Morellet, Loménie de Brienne, Boisgelin et Veri. Son séjour à la Sorbonne prend fin en 1750, au terme de la seconde année de licence es Lettres. Mais au lieu d’entrer dans les ordres, il renonce à la prêtrise, se fait nommer substitut du procureur général du Roi en 1752, conseiller au Parlement de Paris la même année et finalement maître des Requêtes en mars 1753. Cependant il continue ses études littéraires et scientifiques et s’intéresse aussi à l’économie. Il se convertit aux doctrines des physiocrates et fréquente les salons de Mesdames Geoffrin et de Graffigny et de Mademoiselle Lespinasse. Il rédige les articles Etymologie, Existence, Expansibilité, Foires et marchés, Fondation pour l’Encyclopédie et y collabore jusqu’à la suspension de celle-ci par ordre du Roi en 1752. Sa nomination à l’intendance du Limousin va lui permettre d’éprouver ses théories économiques, tout en attirant sur lui les yeux de toute la France philosophique. Durant treize ans, il forme, réforme et réussit à transformer la plus misérable généralité du Royaume (Limousin) en une des plus prospères. En 1774, Turgot gravit les derniers échelons. À Paris, le régime change et Maurepas rentre en grâce auprès du Roi. Sous la double influence de la duchesse d’Enville et de l’abbé Veri, qui n’ont pas manqué de souligner la réputation d’administrateur honnête et habile que Turgot s’est acquise dans le Limousin, Maurepas fait rappeler Turgot à la Marine le 20 juillet, puis le 24 août au Contrôle général dont relevaient les finances et les affaires économiques. Les premières victimes, ses premiers ennemis aussi, sont les fermiers généraux qui voient démembrer leurs pouvoirs et fondre leurs bénéfices. Cette tentative de réforme élargit les oppositions et déclenche de nouvelles menées du Parlement. Louis XVI, poussé par son entourage et par une certaine opinion publique pressante, finit par demander à Turgot de s’effacer. Celui-ci, toutefois, tient bon jusqu’au 12 mai 1776. À ce moment le ministre s’en va victime d’une coalition de forces conservatrices. Turgot se retire complètement de la vie publique. Il n’en continue pas moins à s’intéresser à la politique nationale autant qu’internationale. Et, tout en se passionnant pour la science et la littérature, il savoure les joies de l’amitié. Mais il se sent et s’avoue vieilli et ne cache pas les soucis que lui donnent ses infirmités. Et finalement ce sont ses deux meilleures amies, Madame Blondel et la duchesse d’Enville, qui lui ferment définitivement les yeux le 20 mars 1781.
Cette dernière est la destinataire de la correspondance décrite dans ce fonds Turgot. Petite-fille de Louvois par sa mère, descendante de l’auteur des Maximes, Marie-Louise, Nicole, Elisabeth, duchesse de La Rochefoucauld, est la fille d’Alexandre qui, après une carrière militaire, fut grand-maître de la garde-robe du Roi, disgrâcié et exilé à cause de son hostilité à Madame de Chateauroux, la maîtresse de Louis XIV. Marie-Louise, née le 22 septembre 1716, épouse, le 28 février 1732, son cousin Louis, Frédéric, Jean, Baptiste de La Rochefoucauld de Roye, marquis de Rouen et duc d’Enville, qui meurt quatorze ans plus tard. À trente ans, elle reste veuve avec trois enfants, et vit la plupart du temps à La Roche-Guyon chez son père. La mort de celui-ci, en 1762, lui laisse une fortune considérable. Son administration la met en contact avec le nouvel intendant du Limousin qui vient d’être reçu au château cette année même. (notice rédigée d’après l’introduction de la publication J. Ruwet, Lettres de Turgot...)

Histoire archivistique

Un paquet de deux cent dix-huit lettres de Turgot à la duchesse Elisabeth d’Enville est acquis par la Bibliothèque de l’Université catholique de Louvain en 1948-1949, après la mort de Henri Omont, conservateur des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France. Il n'est pas possible de déterminer comment et à quelle période ces lettres originales sont passées dans les collections personnelles de Henri Omont. En même temps que cette correspondance de Turgot, la Bibliothèque de l’Université achète les archives rassemblées par Omont, une grande partie de sa bibliothèque privée et sa collection, très importante, de catalogues de manuscrits. Le fonds de cette correspondance fut conservé depuis lors à la Bibliothèque centrale, section Archives et Manuscrits, sous la cote P 1et P 1bis (copies), jusqu’en 1982 où elle passa aux Archives de l’Université. Le fonds est reconditionné et l’inventaire revu en 2008.

Modalités d'entrée

Zone du contenu et de la structure

Portée et contenu

Les deux cent dix-huit lettres originales, autographes à quelques exceptions près et toutes inédites jusqu’alors, sont adressées par Turgot à la duchesse d’Enville. Une lettre est adressée au duc de La Rochefoucauld, père de la duchesse. Henri Omont en a pris une copie in extenso, dès avant 1895 et peut-être même avant 1891. Ces copies, un échange de correspondance et des recherches sur la famille de la duchesse d’Enville font partie du fonds. Une centaine de ces lettres sont écrites entre le 24 juillet 1764 et le 28 janvier 1774. Elles datent de l’intendance dans le Limousin. Il les adresse toutes à la duchesse d’Enville. Une lettre du 12 janvier 1762 figure en tête du lot, son destinataire est le père de la duchesse, le duc de La Rochefoucauld. Elle est l’écho direct du début des relations de Turgot avec la famille. Les autres lettres sont postérieures à la disgrâce politique de Turgot et se situent entre le 28 juin 1777 et le 30 novembre 1780.

Évaluation, extraction, élimination et calendrier de conservation

Le fonds a été conservé dans son intégralité.

Accroissements

Mode de classement

Les lettres sont classées chronologiquement.

Zone des conditions d'accès et d'utilisation

Conditions d’accès

Le fonds est librement consultable dans les conditions fixées par le règlement des visiteurs en vigueur aux Archives de l'Université.

Conditions de reproduction

La reproduction (photocopies ou saisies numériques) des archives est autorisée uniquement dans le cadre d’un usage privé ou scientifique avec l’accord de l’archiviste et dans le respect des règles et tarifs en vigueur aux Archives de l’Université. La reproduction est réalisée de manière « fragmentaire », en toute innocuité pour le document et dans le respect de la législation en matière de droit d’auteur. Une copie de ces prises de vue doit être déposée aux Archives.

Langue des documents

  • français

Écriture des documents

Notes sur la langue et l'écriture

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Instruments de recherche

Zone des sources complémentaires

Existence et lieu de conservation des originaux

Existence et lieu de conservation des copies

Unités de description associées

Descriptions associées

Note de publication

Les lettres de Turgot à la duchesse d’Enville ont fait l’objet d’une édition critique : Joseph RUWET (dir.), avec la collaboration de Marie-Paule DEPOUHON-NINNIN et Paul SERVAIS, Lettres de Turgot à la duchesse d’Enville (1764-74 et 1777-80), Édition critique préparée par les étudiants en histoire de l’Université catholique de Louvain, Louvain/Leiden, 1976 (Travaux de la Faculté de philosophie et lettres de l’Université catholique de Louvain –XVI, Section d’histoire – I) – ce volume est conservé dans le dossier 0 du fonds.

Note de publication

Voir le catalogue de l’exposition « Curiositas Humana est, un salon scientifique au siècle des Lumières », Château de La Roche-Guyon, 19 septembre 1998-21 mars 1999. Neuf lettres ont été prêtées à cette occasion.

Zone des notes

Identifiant(s) alternatif(s)

Points d'accès

Points d'accès - Sujets

Points d'accès - Lieux

Points d'accès - Genre

Zone du contrôle de la description

Identifiant de la description

Identifiant du service d'archives

Règles et/ou conventions utilisées

Les descriptions archivistiques sont conformes à la seconde édition de la "Norme générale et internationale de description archivistique" (ISAD-G, 1999). Ces descriptions archivistiques ont été encodées en XML EAD et respectent également les normes de catalogage suivantes : RDA-FR, AFNOR NF Z 44-060, AFNOR NF Z 44-061 et AFNOR NF Z 44-081.

Statut

Final

Niveau de détail

Moyen

Dates de production, de révision, de suppression

Les descriptions archivistiques du fonds et des niveaux inférieurs ont été rédigées en 2008 par l'archiviste Françoise Mirguetet encodées en XML EAD par l'archiviste Caroline Derauw en septembre 2019.

Langue(s)

  • français

Écriture(s)

Sources

Note de l'archiviste

Françoise Mirguet

Zone des entrées

Personnes et organismes associés

Genres associés

Lieux associés