Jodogne, Omer

Zone d'identification

Type d'entité

Personne

Forme autorisée du nom

Jodogne, Omer

Forme(s) parallèle(s) du nom

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Autre(s) forme(s) du nom

Numéro d'immatriculation des collectivités

Zone de description

Dates d'existence

1908-1996

Historique

Omer Jodogne est né le 7 mars 1908 dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles. Il fit ses études secondaires classiques à l'Institut Notre Dame à Cureghem. Mais il passa une partie de son enfance et toutes ses vacances jus¬qu'à son mariage à Eben-Emael, dans la Basse-Meuse, dont ses parents étaient originaires : il s'y imprégna de langue et de culture wallonnes (Cette partie biographique est essentiellement redevable aux textes qu'André Goose et Jean-Marie Pierret ont consacrés à la mémoire d'Omer Jodogne : Jean-Marie Pierret, In memoriam Omer Jodogne (1908-1996), dans Bulletin de la Commission royale de Toponymie & Dialec-tologie, LXIX, 1997, p. 35-48 et André Goosse, Omer Jodogne (1908-1996), dans Revue de Linguistique romane, t. 61, 1997, p. 308-310).

Il mena des études de philologie romane à l'Université catholique de Louvain à partir de 1926 et y fut proclamé docteur avec grande distinction le 10 juillet 1930. Son mémoire était consacré à un texte médiéval, La Laie Bible du ms. B. R. 10295 301. Le 15 novembre, il obtint également le diplôme de candidat archiviste-paléographe (Pour le détail des épreuves, voir Pierre Jodogne, Curriculum vitae d'Omer Jodogne, p.1).

Il commença par enseigner la rhétorique française à l'Athénée de Malines (1931-1933) où il succéda à Louis Michel nommé à Anvers. En 1934, il fut attaché aux Archives générales du Royaume. Il épousa Jeanne-Marie Joséphine Gaspard le 25 mai 1935. Ils habitèrent Bruxelles. Leurs deux premiers fils, Pierre et André, naquirent en 1936 et 1938.

Il se consacra d'emblée à l'étude de la langue et de la littérature françaises du moyen âge. En collaboration avec son maître Georges Doutrepont, il publia de 1935 à 1937 l'édition critique des Chroniques de Jean Molinet.
Concomitamment, il découvrit la dialectologie wallonne et le champ tout nouveau des études anthroponymiques à propos desquelles il milita pour l'établisse-ment d'outils scientifiques de travail à travers plusieurs articles et interventions dans des colloques. Il établit avec Jules Herbillon un questionnaire sur les pré-noms wallons qui parut en 1935. En 1934, il adhéra à l'association des "Amis de nos dialectes" (fondée en 1932) et participa, en 1937, au lancement de leur revue, Les dialectes belgo-romans, dirigeant la Bibliographie dialectologique belgo-romane (La bibliographie cessa de paraître en 1950. Voir Jean-Marie Pierret, Op. cit., p. 39-40) qu'elle comprenait.

En janvier 1938, il fut appelé à l'Université catholique de Louvain afin de suppléer François Béthune qui décèdera le 1er novembre. Il fut nommé chargé de cours en octobre de la même année et promu professeur ordinaire en 1942.
Il demanda d'accéder à l'éméritat en 1972.

Il enseigna la phonétique et la morphologie historique du français en candidature ; la lexicologie française, l'histoire de la littérature française du moyen âge et l'explication d'auteurs français du moyen âge en licence. Il donna également un cours de langue française à l'Institut des sciences économiques.
Il créa le cours de dialectologie wallonne à Louvain (cours à option en licence) au second semestre de l'année 1938-1939 et, en 1951, celui d'onomastique gallo-romane et des méthodes de l'onomastique moderne qui constitua une originalité du programme de l'UCL dans le monde universitaire belge.

Il reprit une partie de la charge d'Alphonse Bayot qui était mort en juillet 37. Il devint ainsi le directeur de thèse d'Albert Baguette et de Willy Bal et se préoccupa d'éditer quelques études de Bayot demeurées inédites.

Devenu professeur, il s'établit à Louvain où naquit son troisième fils, Thierry, en 1944. Il y vécut la guerre, sauf mai 40 où il partit en France avec sa famille et mai 44 où il mit les siens à l'abri des bombardements à Eben-Emael.

Il quitta Louvain après la scission des deux universités et s'installa à Namur où il mourut le 21 juin 1996.

Aux étudiants, il apparaissait consciencieux, exigeant, voire sévère. Quand on le connaissait mieux, dit André Goose, on découvrait un homme délicat, sensible, très attaché à ses élèves. Sa conscience professionnelle était exemplaire. Il fut parmi les premiers à composer des manuels polycopiés. Pour ses cours d'auteurs du moyen âge, en licence, il choisissait souvent des matières qu'il était en train de travailler : là plus qu'ailleurs l'influence de son enseignement a été marquante, que ce soit par la rigueur de sa critique textuelle ou par le caractère fouillé et systématique de ses commentaires.

Au printemps 1967, il enseigna trois mois à l'Université Lovanium à Kinshasa. Il effectua aussi trois séjours consacrés à des cours de littérature médiévale française à la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Clermont-Ferrand en 1969, 1970 et 1971; deux séjours à l'Université de Bordeaux III en 1974 et 1975 et deux séjours plus brefs à l'Université du Sacré Cœur de Milan.

Il participa à de nombreux congrès internationaux et donna un grand nombre de conférences en Belgique et à l'étranger (Liste dans P. Jodogne, Op. cit., p. 3-4) Trois prix lui furent décernés et il reçut plusieurs décorations belges (Voir P. Jodogne, Op. cit., p. 5).

Il fit partie de plusieurs sociétés savantes. En 1946, il fut élu membre titulaire de la Société de langue et de littérature wallonnes. En 1960, il devint membre correspondant de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques de l'Académie royale de Belgique. Il fit partie de la Société internationale arthurienne et en devint le Vice-président de la section belge en 1951. Il fut un des membres fondateurs de la Société Rencesvals créée le 15 août 1955. Après son admission à l'éméritat, il siégea à la Commission d'entérinement des diplômes académiques, de 1973 à 1984 (Voir P. Jodogne, Op. cit., p. 2).

Il participa au comité de rédaction de plusieurs revues : la Revue des langues vivantes, Les Lettres romanes (revue des romanistes de Louvain pour laquelle il écrivit des articles et plus de 300 notes et comptes rendus), la Revue belge de philologie et d'histoire, Le Français moderne, Studi francesi, Scriptorium. Il fonda avec Louis Michel la revue Les dialectes belgo-romans en 1937 et la dirigea jus-qu'en 1956 après que son ami eût été tué dans un bombardement de la gare d'Alost en juillet 44.

Dans le domaine de la dialectologie proprement dite, il a joué surtout le rôle d'animateur et d'observateur par l'intermédiaire des Dialectes belgo-romans.

Il fut un pionnier des études sur l'anthroponymie dont il exposa les buts et les méthodes en 1944 (Feestbundel H.J. Van de Wijer). Il publia d'utiles répertoires (Arrondissement de Nivelles, 1956; Arrondissement de Liège, 1964). Sa dernière contribution fut une synthèse modestement intitulée Sur les noms de famille namurois (Sur les enjeux de la nouvelle science, le rôle de Hendrik-Josef van de Wijer, les difficultés et les limites de l'entreprise, voir Jean-Marie Pierret, Op. cit., p. 43-45).

Dans le domaine de la linguistique française, on retiendra particulièrement le dossier étymologique sur le patois (1954) et l'étude sur l'évolution poir> pouoir> pouvoir (1966).

Sa contribution à l'étude de la littérature française médiévale est la partie la plus importante de son œuvre et celle qui lui valut son renom international. Elle privilégie l'époque du moyen français.
Elle se signale d'abord par plusieurs éditions critiques d'une ampleur considérable et d'une haute qualité. Il édita la Chronique de Jean Molinet en collaboration avec Georges Doutrepont (trois volumes dans la collection des Anciens auteurs belges de l'Académie royale de Belgique, 1935-1937); puis deux immenses Passions, celle de Jean Michel de 1486 (1959), près de 30.000 vers (sans les interpolations) d'après quinze éditions du XVe et du XVIe siècles, et celle d'Arnoul Gréban, de 1450 environ, deux gros volumes imprimés en 1965 et 1983 dans les mémoires in-quarto de l'Académie royale de Belgique : près de 35.000 vers pour lesquels il fallut collationner dix manuscrits et cinq imprimés du XVIe siècle (Sur la qualité de cette édition, voir André Goosse, Op. cit., p. 308). Il édita aussi le Miracle de saint Nicolas et d'un juif.
Il publia un grand nombre d'articles sur le théâtre religieux du moyen âge dont il était reconnu comme l'éminent spécialiste. Il réalisa également quelques études sur le théâtre profane, notamment sur la farce de Maître Pathelin dont il publia une translation en français moderne en 1957.
Il aborda aussi la chanson de geste (Raoul de Cambrai, Le charroi de Nîmes), la littérature courtoise, le Roman de Renart et les fabliaux dont il donna une synthèse en 1957 dans la Typologie des sources du moyen âge occidental éditée par l'Institut d'Etudes médiévales de l'Université Catholique de Louvain.

Monique Coppens a réalisé une bibliographie remarquable des travaux d'Omer Jodogne. Elle est reproduite en annexe du présent inventaire.

Lieux


  • Eben Emael (Liège, Belgique) : résidence (1908-1935);
  • Louvain (Brabant Flamand, Belgique) : études (1927-1930) et enseignement (1938-1972);
  • Kinshasa (Congo) : enseignement (1967);
  • Clermont-Ferrend (France) : enseignement (1969-1971);
  • Bordeaux (France) : enseignement (1974-1975).

Statut juridique

Fonctions et activités


  • Chargé de cours à l'Université catholique de Louvain (1938-1942);
  • Professeur ordinaire à l'Université catholique de Louvain (1942-1972);
  • Professeur associé à l'Université Lovanium (1967);
  • Professeur associé à l'Université de Clermont-Ferrand (1969-1971);
  • Professeur émérite à l'Université catholique de Louvain (1972-1996);
  • Professeur associé à l'Université de Bordeaux III (1974-1975).

Textes de référence

Organisation interne/Généalogie

Contexte général

Zone des relations

Entité associée

Université catholique de Louvain (1834-)

Identifiant de l'entité associée

BE A4006 NA 000001

Type de la relation

hiérarchique

Dates de la relation

Description de la relation

Entité associée

Faculté de philosophie et lettres (1834-2009)

Identifiant de l'entité associée

BE A4006 NA 000234

Type de la relation

hiérarchique

Type de relation

Faculté de philosophie et lettres a comme membre Jodogne, Omer

Dates de la relation

Description de la relation

Zone des points d'accès

Occupations

Zone du contrôle

Identifiant de la notice d'autorité

BE A4006 NA 000345

Identifiant du service d'archives

BE A4006

Règles et/ou conventions utilisées

La notice d’autorité est conforme à la seconde édition de la "Norme internationale sur les notices d’autorité utilisées pour les Archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles" (ISAAR-CPF, 2011). La notice d’autorité a été encodée en XML EAC et respecte également les normes de catalogage suivantes : RDAFR, AFNOR NF Z 44-060, AFNOR NF Z 44-061 et AFNOR NF Z 44- 081.

Statut

Final

Niveau de détail

Moyen

Dates de production, de révision et de suppression

La notice d’autorité et a été rédigée par l'archiviste Françoise Hiraux et encodée en XML EAC en 2019 par l'étudiant en archivistique Richard Gaudier, sous la supervision de l’archiviste Caroline Derauw.

Langue(s)

  • français

Écriture(s)

Sources

La biographie est essentiellement redevable aux textes qu'André Goose et Jean-Marie Pierret ont consacrés à la mémoire d'Omer Jodogne : Jean-Marie PIERRET, In memoriam Omer Jodogne (1908-1996), dans Bulletin de la Commission royale de Toponymie & Dialecto-logie, LXIX, 1997, p. 35-48 et André GOOSSE, Omer Jodogne (1908-1996), dans Revue de Linguistique romane, t. 61, 1997, p. 308-310

Notes relatives à la mise à jour de la notice

  • Presse-papier

  • Exporter

  • EAC