In memoriam : Professeur J. Arcq
IN MEMORIAM: PROFESSEUR J. ARCQ
LOUVAIN MED. 117: 127, 1998.
Jusqu’il y a quelques mois, la silhouette familière du Professeur J. ARCQ se profilait encore dans les couloirs de nos Cliniques Universitaires. Tantôt celui-ci se faisait accrocher par un ancien patient avec lequel il évoquait quelques souvenirs, tantôt c’était lui qui retenait un médecin, une infirmière ou un ami. Qui ne sent encore la main paternelle du Professeur ARCQ lui tenant fermement le bras, légèrement secoué par le rythme de ses recommandations? Hélas, notre Maître nous a quittés sereinement ce 20 janvier 1998. Cette sérénité devant la mort, il l’avait préparée par un long cheminement vers son Maître à lui, aidé par des amis intimes. Son récent séjour à l’hôpital, son hôpital, l’avait aussi rassuré et réconforté; il se sentait entouré. Il fut pour l’Université, pour la Faculté de Médecine et pour beaucoup de médecins des Cliniques Universitaires une référence. C’etait un homme foncièrement honnête, droit mais parfois intransigeant. Sa conscience professionnelle ne fut jamais prise en défaut; déjà malade, il se souciait encore de la santé des autres. Combien de générations de médecins ont-elles été formées par le Professeur ARCQ? C’est lui qui nous a enseigné, inculqué, enraciné la valeur irremplaçable de l’écoute du malade, de l’examen clinique minutieux. C’est lui aussi qui nous demandait la justification d’un examen, non seulement dans un but économique mais surtout par respect de la personne qui devait le subir. L’examen était-il nécessaire, comportait-il des risques, serait-il utile? Nous nous souviendrons longtemps de ses qualités de pédagogue. Le Professeur ARCQ bien souvent, dans la plus grande discrétion, a exercé des responsabilités importantes. La Clinique Saint-Joseph à Herent, dont il fut le directeur médical, fut durant de nombreuses années son havre. Il y passait tous les jours, il y recevait des
malades en consultation, il y entretenait une unité d’hospitalisation.
On pourrait raconter pendant des heures sa vie en ces lieux.
Il s’est éteint à un âge respectable et nous conserverons de lui le souvenir d’un grand médecin qui s’est dépensé sans limites au service de ses malades, des Cliniques Universitaires, de la Faculté de Médecine et de l’Université.
Nous nous permettons d’évoquer ici le souvenir de son épouse qui fut durant toute sa vie et avec grande modestie, une compagne compréhensive et une mère attentive.
Souvent lui-même exprimait quelques regrets de ne pas avoir pu consacrer suffisamment de temps à sa famille.
Nous souhaitons que notre communauté médicale se souvienne toujours de ce grand «patron» et continue à mettre en pratique tous les principes dont il fut l’exemple.
De là haut, en clinicien avisé qu’il était, il nous voit, il nous observe, il nous juge. Montrons nous dignes de lui.
E. COCHE