Discours prononcé aux funérailles d'Albert Frans
Discours aux funérailles par le Pr Daniel Rodenstein
Je suis ici pour représenter les Cliniques universitaires Saint-Luc et
l’Université catholique de Louvain. En somme, le coté professionnel de la vie d’Albert Frans. Je suis parfois surpris de constater combien les enfants savent peu de choses sur la vie professionnelle de leurs parents.
Albert Frans, Professeur à l’Université catholique de Louvain, avait participé au développement des études physiologiques de la fonction pulmonaire chez l'homme normal et chez le malade. Il avait été un des piliers du Laboratoire d'Explorations Cardio-pulmonaires de Lucien Brasseur, et avait vécu de l'intérieur l'aventure du déménagement de Leuven à Louvain-Bruxelles. Ce francophone brillant n’avait pas hésité à partir aux Pays-Bas pour approfondir ses connaissances, et faire de nouvelles découvertes dont il a fait par la suite profiter ses malades.
Il avait un don pour la communication qui l'a aidé à développer de multiples projets de recherche transdisciplinaires, des collaborations internationales et, événement rare pour un médecin, des études dans la sphère vétérinaire.
Il pouvait aider des gens venus d’horizons différents, et pas nécessairement proches, à se parler et à collaborer.
Il a connu des soucis. Mais il a toujours essayé de les surmonter pour
reprendre ses activités. Jusqu'à la fin de sa carrière, il n'a pas cessé ses travaux de recherche, ses consultations et la gestion quotidienne du laboratoire d'épreuves fonctionnelles respiratoires.
À côté du professeur Frans, armé d'une intelligence aiguë, référence
internationale dans plusieurs domaines de la médecine respiratoire, nous avons côtoyé l'homme, Albert. Et Albert s'est toujours montré très simple, accueillant pour tous et surtout caractérisé par une gentillesse et un humour très belges. Ses jeux de mots, qu’il pouvait enchaîner pendant de longues minutes, ses blagues imagées et surréalistes, ont toujours été sa marque de fabrique. À n'en pas douter, il était parmi nous le plus proche de
Pierre Dac, Francis Blanche et Raymond Devos. C'est cet humour et sa bonne humeur permanente qui lui ont permis de faire face à ses soucis et qui, autant que sa science, le garderont longtemps dans nos mémoires.