Fonds FD CEHEC-B5 - Archives du Centre belge d'études et de documentation

Zone d'identification

Cote

BE A4006 FD CEHEC-B5

Titre

Archives du Centre belge d'études et de documentation

Date(s)

  • 1941-1944 (1945-1946, 1956-1957, 1990) (Production)

Niveau de description

Fonds

Étendue matérielle et support

75 art. (0,8 m.l.)

Zone du contexte

Nom du producteur

(1941-1944)

Histoire administrative

Le Centre, fondé par Alexandre Delmer dans la première moitié de l'année 1941, s’intègre progressivement dans une série d’initiatives plus larges qui vont conduire avec le soutien du Comité Galopin à la constitution, fin décembre 1941, du Groupement d’études économiques (GEE). Ce dernier était chargé d’assurer la coordination des travaux réalisés en Belgique occupée concernant la préparation de l’après-guerre. La constitution du GEE oriente définitivement les travaux du CBED vers les questions économiques, le Centre abandonnant dès lors les considérations politiques ayant prévalu lors de sa naissance, et n’accordant guère d’attention aux relations internationales, un angle d’approche qui, au sein du GEE, se voit attribuer au Groupe de la Rue d’Egmont.

Alexandre Delmer, président du Comité des Secrétaires Généraux chargé depuis le départ du gouvernement belge en exil de gérer le pays, est pensionné d’office le 31 mars 1941, après s’être opposé à la volonté de l’administration militaire allemande d’imposer le collaborateur G. Romsée à la tête du Ministère de l’Intérieur. Par patriotisme, ce haut fonctionnaire des Travaux Publics se refuse à rester inactif jusqu’à la fin de la guerre. Delmer avait eu, au cours de l’été et de l’automne 1940, de par ses fonctions de président du Comité des Secrétaires Généraux, des contacts avec le comte Lippens, à propos de la résurrection du CERE, initiative précoce qui semble être une
source d’inspiration au projet préliminaire élaboré par l’ex-secrétaire général. Quelques semaines après sa mise à la retraite, il rédige un projet de programme pour le CBED qu’il souhaite fonder. A. Delmer opte d’emblée pour un programme ambitieux, couvrant à la fois les questions politiques, sociales et économiques qui se poseront après
la guerre. Du point de vue idéologique, Delmer se range sous l’autorité du Roi Léopold III, resté en pays occupé, dont il soutient ouvertement l’attitude. Mais, au moment où
Delmer rédige son projet, le remariage du Roi avec Lilian Baels, annoncé le 7 décembre 1941, nuisant gravement à l’image de ce dernier auprès de l’opinion publique, ne s’estpas encore produit. Après ce mariage, la question royale ne sera plus évoquée au sein du CBED, et le Centre évitera désormais d’associer à son activité le patronage royal.
Dans les projets programmatiques qu’il rédige, Delmer axe essentiellement le rôle du CBED sur les réformes d’ordre intérieur, les relations internationales restant secondaires. A ses yeux, le CBED doit privilégier les études concernant la réforme de l’Etat (régime politique, corporatisme, réforme de la Justice, rôle de la colonie), les questions sociales (la famille, l’école, la religion), et la politique économique (régime monétaire, bancaire, fiscal, douanier, politique agricole, politique charbonnière, politique industrielle). Pour ce qui est du rôle international de la Belgique, Delmer souhaite promouvoir « l’unité morale et spirituelle du pays » et « sauvegarder son unité économique » dans le cadre d’un grand espace européen : « Placer la Belgique dans sa mission qui lui est propre - d’être un fédérateur, un ordonnateur de paix, une puissance maritime, coloniale, universelle, indépendamment de sa puissance politique et militaire très restreinte ». Si les études du CBED doivent se focaliser sur les réformes intérieures, Delmer se montre cependant conscient qu’il faut tenir compte de l’évolution de l’environnement européen : « Ce centre sera belge, c’est-à-dire, qu’il mettra au premier plan de ses préoccupations l’intérêt du pays. Mais il va de soi qu’il ne perdra de vue à aucun moment que la Belgique, spécialement aux points de vue politique et économique, doit tenir compte qu’elle n’est pas entité isolée, mais un élément de
l’Europe de demain ». La politique de neutralité apparaît définitivement morte, même si l’auteur garde le silence sur les contours de l’organisation future de l’Europe.
A. Delmer soumet, en mai 1941, ce programme résumant les objectifs du Centre, au Baron Brugmann de Walzin, un riche mécène bruxellois. Par l’intermédiaire de son conseil, l’avocat Jules Polain, Brugmann approuve l’initiative prise par Delmer et accepte de mettre à sa disposition une première tranche de 250 000 Fb destinée à couvrir les besoins du Centre. Par ailleurs, le secrétariat du CBED se voit installé dans un immeuble appartenant au Baron Brugmann, situé 1, rue Defacqz à Bruxelles.
Après s’être assuré du financement de son Centre, A. Delmer entame, au cours de l’été 1941, des consultations avec une série de personnalités de l’establishment
bruxellois, de manière à mieux préciser les lignes directrices des études à entreprendre. A ce stade, Delmer accorde une attention particulière à l’avis du patron flamand de
tendance catholique Léon Bekaert, membre du Comité Galopin, qui sera coopté membre du Comité Politique de la Résistance (ou Comité Gilles) créé par le gouvernement belge
de Londres en 1942. Delmer invite à une première réunion prévue, le 25 juin, à son domicile, plusieurs juristes renommés : H. Botson (avocat à la Cour d’Appel), Ch. De
Visscher (professeur à l’Université de Louvain), R. Marcq (professeur à l’Université Libre de Bruxelles, bâtonnier à la Cour de Cassation), P. Veldekens (bâtonnier à la Cour de Cassation en 1940), J. Vossen (Secrétaire général du Ministère de l’Intérieur, écarté de son poste par l’occupant en février 1941), l’avocat J. Polain (homme de confiance de
Brugmann). P. Veldekens fut mêlé, au cours de l’été 1940, à un projet « belgiciste » de rétablissement d’un gouvernement en Belgique occupée promu notamment par le comte Maurice Lippens, qui avait ranimé dans ce but les travaux du CERE. René Marcq, comme pendant la première guerre, est membre de la Résistance. Pour sa part, Charles De Visscher deviendra en 1942 le président du Comité Gilles. A l’occasion de la réunion du 25 juin que Delmer organise à son domicile, les personnes présentes apportent leur soutien au projet du Centre et à son mode de fonctionnement.
Ces consultations, qui se prolongent au cours de l’été et de l’automne 1941, permettent à A. Delmer de définir l’orientation des travaux du CBED en privilégiant désormais l’angle économique. Ce sont néanmoins essentiellement aux problèmes politiques que la réunion du CBED du 29 octobre 1941 se voit consacrée. En 1941, le
CBED recrute au sein des milieux catholiques conservateurs, pro-léopoldistes, sensibles aux idéaux corporatistes comme solution à la question sociale, et souhaitant le maintien
de l’unité de la Belgique après la guerre face au nationalisme flamand, tout en acceptant une certaine autonomie culturelle flamande. Ces conceptions monarchistes et
léopoldistes sont cependant exprimées quelques semaines avant l’annonce du mariage de Léopold III avec Lilian, qui compromettra définitivement auprès de larges couches
de la population la position du Roi. Le CBED mettra d’ailleurs un bémol à cette source d’inspiration dès la fin de 1941, car l’on ne découvre plus, dans les documents émanant
par la suite du Centre, la moindre discussion à ce propos.
Grâce à ces consultations de la seconde moitié de l’année 1941, le Centre dirigé par Delmer s’intègre progressivement dans une série d’initiatives plus larges, qui vont
conduire à la constitution, fin décembre 1941, avec le soutien du Comité Galopin, du Groupement d’études économiques (GEE), chargé d’assurer la coordination des travaux
réalisés en Belgique occupée concernant la préparation de l’après-guerre. La constitution du GEE oriente définitivement les travaux du CBED vers les questions économiques, le Centre abandonnant dès lors les considérations politiques ayant prévalu lors de sa naissance, et n’accordant guère d’attention aux relations internationales, un angle d’approche qui, au sein du GEE, se voit attribuer au Groupe de la Rue d’Egmont.

Histoire archivistique

Modalités d'entrée

Le fonds a été acquis par l’Université catholique de Louvain par l’intermédiaire du Centre d'étude d'histoire de l'Europe contemporaine (CEHEC).

Zone du contenu et de la structure

Portée et contenu

Évaluation, extraction, élimination et calendrier de conservation

Accroissements

Mode de classement

Zone des conditions d'accès et d'utilisation

Conditions d’accès

Le fonds est librement consultable dans les conditions fixées par le règlement des visiteurs en vigueur aux Archives de l'Université : https://uclouvain.be/fr/decouvrir/archives/conditions-de-consultation.html . Afin de préparer au mieux la consultation des documents, il est toujours préférable de contacter les Archives de l’UCLouvain : archives @uclouvain.be .

Conditions de reproduction

La reproduction (photocopies ou saisies numériques) des archives est autorisée uniquement dans le cadre d’un usage privé ou scientifique avec l’accord de l’archiviste et dans le respect des règles et tarifs en vigueur aux Archives de l’Université. La reproduction est réalisée de manière « fragmentaire », en toute innocuité pour le document et dans le respect de la législation en matière de droit d’auteurs. Une copie de ces prises de vue doit être déposée aux Archives.

Langue des documents

Écriture des documents

Notes sur la langue et l'écriture

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Instruments de recherche

L’inventaire de ce fonds est téléchargeable sur la présente page (colonne de droite, sous « Instrument de recherche », ou ci-dessous, champ « Instrument de recherche téléversé »).

Instrument de recherche téléversé

Zone des sources complémentaires

Existence et lieu de conservation des originaux

Existence et lieu de conservation des copies

Unités de description associées

Ce fonds peut être complété par celui relatif aux papiers du créateur du CBED, Alexandre Delmer, qui est conservé aux archives de l'UCLouvain (BE A4006 FD CEHEC-A04)

Descriptions associées

Zone des notes

Identifiant(s) alternatif(s)

Points d'accès

Points d'accès - Lieux

Points d'accès - Noms

Points d'accès - Genre

Zone du contrôle de la description

Identifiant de la description

Identifiant du service d'archives

Règles et/ou conventions utilisées

Statut

Final

Niveau de détail

Moyen

Dates de production, de révision, de suppression

Les descriptions archivistiques du fonds du Centre belge d'études et de documentation ont été rédigées par Thierry Grosbois lorsqu’il était assistant auprès de la Chaire Jean Monnet à l'Université catholique de Louvain-La-Neuve. Ces dernières ont ensuite été revues et encodées en XML EAD en janvier 2025 par les étudiants en archivistique Anthony Robert, Florentin Drugmand et Sylvain Weegschaelle dans le cadre du cours d’Archivage numérique (LHIST2532), supervisé par l’archiviste Caroline Derauw.

Langue(s)

  • français

Écriture(s)

Sources

Note de l'archiviste

Thierry Grosbois

Zone des entrées