Sous-fonds FI 112 - Archives de Désiré-Joseph Mercier

Zone d'identification

Cote

BE A4006 FI 112

Titre

Archives de Désiré-Joseph Mercier

Date(s)

  • 1813-1989 (Production)

Niveau de description

Sous-fonds

Étendue matérielle et support

420 articles.

Zone du contexte

Nom du producteur

(1889-)

Histoire administrative

L’Institut supérieur de philosophie est l’héritier de l'Institut fondé en 1889 par le cardinal Désiré Mercier. Le texte fondateur est un Bref daté du 8 novembre 1889 dans lequel Léon XIII se réjouit d’apprendre que les évêques ont décidé de créer, selon sa demande, des chaires regroupées en un « Institut supérieur de philosophie » au sein de l’Université catholique de Louvain. La dénomination « École Saint-Thomas d’Aquin » est adjointe à l’Institut, lieu de renouveau du thomisme préconisé par Léon XIII. Dans l’esprit de Mercier, le néo-thomisme devait constituer une philosophie originale, en prise avec les problèmes de son temps, notamment avec le problème des sciences de la nature et des sciences humaines. En 1912, Simon Deploige, successeur de Mercier, obtint que le président de l’ISP siège au Conseil général de l’Université en tant que membre désigné par les évêques.

La Société philosophique de Louvain est dès la fondation de l’Institut l’organe de diffusion des recherches qui y sont menées. Elle publie dans ce but la Revue néo-scolastique de Louvain, périodique qui en 1946, prend le titre de Revue philosophique de Louvain. Quatre directions principales sont progressivement assignées à l’enseignement et à la recherche: l’étude historique et critique des grands philosophes, la réflexion sur les techniques et les méthodes des sciences, les rapports entre foi chrétienne et raison, l’interaction de la philosophie et de la vie sociale. En 1923, A. Michotte, professeur à l’ISP, fonde une École de pédagogie et de psychologie appliquée à l’éducation, dont il devint le président. En 1944, cette École devint l’Institut de psychologie appliquée et de pédagogie, qui est à l’origine de l’actuelle Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation.

À partir de 1933, la section néerlandaise de l’Institut est organisée, les sections francophone et néerlandophone restant unitaires dans la personne de leur président. La scission des deux sections de l’université, envisagée sérieusement dès 1962 et décidée en 1968, est reconnue par la loi en 1970, avec la création de deux Universités autonomes. En décembre 1968, le Conseil de l’Institut acte la séparation de la section francophone (Institut supérieur de philosophie) et de la section néerlandophone Hoger Instituut voor Wijsbegeerte). Le dernier président unitaire, Albert Dondeyne, élu en mai 1968, garde nominalement son titre jusqu’en 1971, mais, dès 1969, deux nouveaux présidents sont désignés pour diriger chacune des sections. L’ISP quitte Louvain pour s’installer à Louvain-la-Neuve en 1978.

Le titre de Faculté des sciences philosophiques est adjoint à celui de l’Institut en 1983, l’ISP regroupant désormais tous les professeurs et assistants de philosophie jusqu’alors répartis dans différentes facultés.

Depuis la rentrée académique 2009-2010, l’Institut supérieur de philosophie, constitué en institut de recherche est distingué de l’École de philosophie, commission de programme de la Faculté de philosophie, arts et lettres (FIAL), qui devient l'organe de gestion de l’enseignement de la philosophie.

Les présidents de l’Institut unitaire :


  • 1889-1906 : Mgr. Désiré Mercier
  • 1906-1927 : Mgr. Simon Deploige
  • 1927-1948 : Mgr. Léon Noël
  • 1948-1966 : Mgr. Louis De Raeymaeker
  • 1966-1968 : Mgr. Albert Dondeyne

Les présidents de l’Institut après la séparation :


  • 1969-1977 : Chanoine Georges Van Riet
  • 1977-1983 : Jean Ladrière

Les doyens (portant également le titre de président) :


  • 1983-1986 : Jean Ladrière
  • 1986-1990 : André Berten
  • 1990-1995 : Claude Troisfontaines
  • 1995-2000 : Thierry Lucas
  • 2000-2003 : Gilbert Gérard
  • 2003-2008 : Michel Dupuis
  • 2008-2009 : Bernard Feltz

La présidence après la réforme de 2009 :


  • 2009-2011 : Bernard Feltz
  • 2011-2014 : Danielle Lories
  • 2014-2017 : Jean-Michel Counet
  • 2017-2020 : Alexandre Guay
  • 2020-2022 : Danielle Lories
  • 2022-2023 : Jean-Michel Counet
  • 2023-2024 : Axel Gosseries

Nom du producteur

(1851-1926)

Notice biographique

Désiré-Joseph Mercier est né à Braine-l’Alleud le 22 novembre 1851. Il meurt à Bruxelles le 23 janvier 1926.
Cinquième enfant d’une famille bourgeoise qui en comptera sept, il n’a pas encore dix ans qu’il est déjà orphelin de père. Après des études classiques à Malines au Collège Saint-Rombaut, il entre à 17 ans, au Petit séminaire de cette ville car il désire être prêtre. En 1873, il prend la direction de Louvain et de sa Faculté de théologie où il obtient, en 1877, le grade de licencié. Le 4 avril 1874, il reçoit l’ordination sacerdotale et célèbre le lendemain sa première messe dans sa ville natale.
De 1877 à 1882, il est professeur de philosophie au Petit séminaire à Malines où il enseigne la logique et la psychologie aux séminaristes. Il est appelé à Louvain en 1882 par le recteur Pieraerts, son ancien directeur d’école au Collège Saint-Rombaut, pour occuper la nouvelle chaire de philosophie thomiste, réclamée en 1880 par le pape Léon XIII aux évêques de Belgique. À l’origine, ce cours, rattaché à la Faculté de théologie, est libre et il connaît un grand succès. Le premier doctorat en philosophie thomiste est décerné en 1885. Mercier se rend vite compte qu’il ne peut suffire à la tâche dans son projet de mettre sur pied la nouvelle discipline que l’on nommera « néothomiste » et « néoscolastique ». Aussi, forge-t-il le projet de créer un Institut. Léon XIII entre pleinement dans ses vues, nomme Mercier président et le charge d’organiser, bâtir et administrer ce nouvel Institut (1889). Mercier viendra à bout des innombrables difficultés qui vont surgir, d’ordre personnel, financier, philosophique, professoral et autres.
Le programme des cours 1894-1895 de l’Université catholique de Louvain voit figurer la reconnaissance de cette nouvelle École Saint-Thomas sous le vocable « Institut supérieur de philosophie » et les statuts reçoivent enfin l’approbation pontificale en juillet 1895. Avec l’accord du pape (27 juillet 1892), il créera également le Séminaire Léon XIII qui doit assurer la préparation spirituelle et intellectuelle, à l’origine essentiellement philosophique, des séminaristes.
Alors qu’il est professeur et maître depuis plus de vingt ans, une autre mission va lui être confiée, celle de pasteur. Une autre vie commence pour lui. Le 25 mars 1906, il est sacré archevêque de Malines et l’année suivante, en 1907, il est nommé cardinal par le pape Pie X. Il travaille sans relâche. Ses journées alternent oraison et méditation avec les innombrables charges qu’implique sa nouvelle mission : contacts avec ses vicaires généraux, audiences avec ses paroissiens, rédaction de ses textes pastoraux, assistance aux solennités religieuses ou manifestations patriotiques… Sa sollicitude s’adresse à tous, particulièrement aux jeunes, aux ouvriers, aux séminaristes, aux chrétiens désunis… Les tentatives de rapprochement, notamment avec les anglicans lors des « Conversations de Malines » (1921-1926), mobiliseront beaucoup de son énergie.
Août 1914 le surprend alors qu’il est à Rome pour l’élection du nouveau pape Benoît XV. Il y apprend la destruction de Louvain et le bombardement de Malines. Rentré au siège épiscopal après bien des difficultés de voyage, il devient une âme de la résistance. Poussé par sa ferveur patriotique, il rédige sa fameuse lettre pastorale de Noël 1914 intitulée « Patriotisme et endurance » où il encourage ses fidèles à respecter leurs devoirs patriotiques. Au grand dam de l’autorité allemande qui cherche à en empêcher la lecture.
Après la guerre, plusieurs chefs d’État viendront lui présenter l’hommage de leur admiration. À l’invitation du président Wilson, il s’embarque le 3 novembre 1919 pour un voyage triomphal aux États-Unis et au Canada. L’âge avance et ses forces physiques commencent à s’user, il n’en continue pas moins sa vie active. En 1924, lui pourtant si détaché de tout ce qui lui est personnel, accepte qu’on fête le cinquantième anniversaire de sa prêtrise . Fin 1925, son état de santé est jugé critique. Une opération est envisagée mais il est trop tard. Il meurt le 23 janvier 1926 dans la simplicité et la pauvreté volontaires qu’il a manifestées tout au long de son existence. La Belgique lui organise des funérailles nationales le 28 janvier à Bruxelles et le lendemain, 29 janvier, Malines lui rend hommage.

Histoire archivistique

Le fonds Désiré-Joseph Mercier est constitué des papiers conservés par sa famille à L’Hermite, la maison de campagne familiale à Braine-l’Alleud, où Mercier aimait se reposer et reprendre contact avec le pays natal. Ces documents ont été légués par Joseph Mercier, le neveu du cardinal en 1973 à la Bibliothèque, section Archives, de l’Université. Il s’agissait alors de la concrétisation d’un projet déjà ancien puisqu’il datait de février 1933 .
L’ensemble était constitué de livres et de documents manuscrits. Il fut stocké provisoirement dans des réserves en attendant le déménagement à Louvain-la-Neuve qui eut lieu en 1979 , puis le temps propice à son tri et classement. Les documents nous sont parvenus emballés dans des sacs en toile blanche ou fleurie et parfois dans des portefeuilles en toile moleskine. Leur contenu est sommaire-ment identifié au marqueur noir ou rouge par Joseph Mercier avec un numéro d’ordre de I à V. Ces numéros font référence au contenu noté sur une feuille en papier pelure jointe lors du dépôt du fonds. Joseph Mercier y identifie sommairement les éléments du fonds. Nous avons respecté les grandes subdivisions de ce plan et nous nous en sommes inspiré pour les différentes parties de cet inventaire.
Nous avons entrepris ce travail à partir des années 1985. Pour ce faire, nous avons bénéficié de l’aide de différentes personnes. Mireille d’Haenens-de Somer pour le tri de la correspondance. Une étudiante, Isabelle Verschuere, pour un lot de photographies dont elle a établi un premier classement dans le cadre d’un exercice du cours d’archivéconomie dirigé par le professeur Albert d’Haenens en 1990. Une équipe CST du Réseau des Maisons de la Mémoire pour le tri de la bibliothèque de Mercier. Certains documents avaient été emportés pour une ex-position à Braine-l’Alleud (août-septembre 1976), nous les avons réintégrés dans le fonds. Enfin, en 1994, nous avons revu, complété le classement du fonds et nous en avons établi l’inventaire écrit.
Les manuscrits
Par testament, le cardinal Mercier avait confié à son neveu Joseph Mercier la mission de prendre soin de ses « manuscrits ». Celui-ci secondait le cardinal depuis longtemps. Ainsi pendant la guerre, il servait d’intermédiaire à D. Mercier pour porter son courrier, celui-ci ne voulant pas passer par la poste, contrôlée par les Allemands. Joseph Mercier a été aidé dans sa tâche, bien avant la mort de D. Mercier, par sa mère Anna Mercier. Celle-ci voua à son beau-frère le cardinal, qu’elle appelle « Parrain », une idolâtrie indéfectible jusqu’à sa mort, œuvrant à la conservation de la mémoire de celui-ci. À la demande de Joseph Mercier (« Joseph, tu me demandes… »), elle va commenter telle action, telle attitude de D. Mercier. Tous les documents contenus dans le présent fonds ont été triés et revus par Anna et Joseph Mercier et on y trouve trace, à de multiples reprises des commentaires de ceux-ci : une écriture bien régulière, au crayon ou à l’encre, pour Anna Mercier, une grande écriture au marqueur noir ou rouge dans le chef de Joseph Mercier. Après la mort de D. Mercier, Anna Mercier a rempli de nombreux carnets ou feuilles volantes où elle égrène les souvenirs qu’elle a de D. Mercier à propos de ses écrits. Le rôle d’Anna Mercier a été primordial dans la constitution de ce fonds, qui selon D. Mercier lui-même, est un fonds privé. L’une ou l’autre fois, elle demande à son beau-frère si elle doit verser le texte sur lequel elle travaille « à nos archives ». Ainsi, à la recherche d’un texte de D. Mercier, elle notera en 1934 que « Parrain [lui a] dit que [ce manuscrit] est notre propriété. N’est-il pas aux archives de l’archevêché ? parmi les manuscrits de La Vie intérieure qui y sont, je le sais par M. Willockx. »
Du vivant de D. Mercier, Anna Mercier lui servait de « secrétaire ». Elle préparait les réponses de différentes lettres, les entretiens. Elle recopiait les textes écrits par D. Mercier d’une petite écriture fine de « pattes de mouche » pour les envoyer chez l’imprimeur. Elle préparait l’édition et relisait les épreuves. Nous reproduisons en note un texte d’Anna Mercier, daté de 1930, qui évoque bien le rôle qu’elle a joué dans la constitution du fonds .
Le fonds est constitué essentiellement de manuscrits, ceux conservés à L’Hermite, après leur renvoi par D. Mercier depuis Malines à sa belle-sœur, ceux « récupérés » d’un peu partout après la mort de D. Mercier, chez les éditeurs, à l’archevêché… Outre ces « œuvres », – textes manuscrits du professeur de philosophie et du président de l’ISP et ceux du cardinal et archevêque de Malines –, on trouve également un peu de correspondance conservée sans doute dans le bureau de Mercier à L’Hermite. On y décèlera peu de choses ayant trait à la charge d’archevêque. L’inventaire systématique de la correspondance de Mercier classée par ordre alphabétique, joint en annexe à l’inventaire, facilitera la recherche.
Le principe de l’unité du fonds n’a pas été totalement respecté par Joseph Mercier. Nous avons pu constater qu’il fit entorse à ce principe. Ainsi il a déposé certains manuscrits de cours à l’ISP. D’autres documents nous sont parvenus par l’intermédiaire du Centre Cerfaux-Lefort en 2000. Il s’agissait ici aussi de notes de cours conservées par Madame Christiane Giblet de Bruxelles. Dans le fonds lui-même, on trouve par exemple la mention que le missel de D. Mercier a été transmis à P. Defourny en 1972 et que celui-ci en fait don au fonds D.-J. Mercier peu de temps après. Au point de départ, l’un ou l’autre objet ou souvenir pouvaient être, en vertu du testament, distribués à la mort du cardinal mais les manuscrits ne devaient pas faire partie de cette « redistribution ».
La bibliothèque
Les livres donnés par Joseph Mercier à l’Université ont été munis par le donateur d’un ex-libris sous forme d’un cachet à l’encre « Bibliothèque du Cardinal Mercier ». Il ne s’agit pas de l’entièreté de la bibliothèque du cardinal Mercier. Par décision testamentaire, D. Mercier avait souhaité que sa bibliothèque soit distribuée : une partie à l’archevêché, une partie à l’Institut supérieur de philosophie pour compléter leur collection respective, une partie à ses neveux… . Les ouvrages déposés en 1973 ne donnent pas une idée exacte du contenu complet de la bibliothèque personnelle de D. Mercier mais plutôt de ce que Joseph Mercier avait conservé. On trouve aussi bien des ouvrages indiqués comme appartenant à D. Mercier que comme appartenant à Joseph Mercier ou à Paul Mercier.
On y trouve trois types d’ouvrages. Ceux écrits totalement ou partiellement par D. Mercier, ouvrages, parties d’ouvrages, articles, préfaces…, ses œuvres philosophiques et pastorales. Les ouvrages et articles qui parlent de D. Mercier, des deux étapes de sa vie, le philosophe et fondateur de l’ISP et le pasteur à la tête de l’archevêché. Enfin les ouvrages qu’il avait reçus ou acquis et qui ont nourri sa réflexion.
Nous ne pouvions conserver l’entièreté de cette bibliothèque avec le fonds d’archives. Nous avons porté notre choix sur les livres des deux premières catégories. D’ailleurs le cachet « fonds Cardinal D.-J. Mercier », imprimé sur ceux-ci, nous incitait à le faire. Nous avons décidé de transférer à la Bibliothèque générale des sciences humaines, anciennement Centre général de documentation (CGD), les ouvrages de la troisième catégorie. Un grand nombre de livres de cette catégorie avaient été transmis par leur auteur à Mercier et portaient en première page une dédicace. Nous avons fait des photocopies de ces diverses dédicaces, que nous avons rangées dans un dossier en suivant l’ordre alphabétique des auteurs. Quelques belles reliures, par exemple, aux armes de D.-J. Mercier furent aussi conservées dans le fonds. Les livres triés furent remis en caisse et mis à la disposition de la bibliothèque. Une liste sommaire de ces caisses fut établie. Avant leur mise en caisses, nous avons fait, sur fiches, le relevé de tous les titres des livres. Nous y avons indiqué le no de la caisse où l’ouvrage a été replacé, signalé la présence d’une dédicace par une astérisque et noté le nom du propriétaire, quand il était établi.

Modalités d'entrée

Zone du contenu et de la structure

Portée et contenu

Évaluation, extraction, élimination et calendrier de conservation

Accroissements

Mode de classement

Le fonds d'archives est divisé en six parties.
La première partie concerne la correspondance. La deuxième comporte les « œuvres » de D.-J. Mercier, philosophiques, pastorales et ascétiques. La troisième contient les textes qui nous font découvrir sa spiritualité. La quatrième regroupe les documents qui ont trait à la personne et aux activités de D.-J. Mercier. La cinquième est constituée par la bibliothèque. Et la sixième fait le relevé de l’iconographie et de « l’imagerie » autour de D.-J. Mercier.
La première partie de notre inventaire recense la correspondance reçue par Désiré-Joseph Mercier . Sur de nombreuses lettres nous retrouvons l’ébauche de la réponse de Mercier, écrite au crayon ou à la fine plume.
Dans la correspondance familiale nous avons le plus souvent les deux versants de l’échange. En effet, Anna Mercier a récupéré et intégré dans le fonds l’essentiel de la correspondance échangée entre Mercier et les différents membres de sa famille : ses sœurs, toutes célibataires ou religieuses ; son plus jeune frère Léon, qui sera médecin ; elle-même, la belle-sœur ; les trois neveux.
Outre la correspondance familiale, on a conservé d’innombrables lettres envoyées à D.-J. Mercier par les personnes dont il assurait la direction spirituelle. La principale d’entre elles est assurément Mathilde Van der Meersch dont Mercier avouait à Anna qu’elle était « l’âme la plus sainte que je connaisse ». Cette anversoise, quasi impotente, était arrivée à Louvain avec ses neveux pour veiller sur eux pendant leurs études universitaires. Plus tard, Mercier la fit venir à Malines. D. Mercier assurait la direction de sa « Sainte âme ». Elle aidait aussi celui-ci en recopiant certains de ses textes. Ainsi, pendant la guerre, elle a relu et commenté les textes de La Vie intérieure à la demande de Mercier lui-même. À sa mort (1928), Anna Mercier a veillé à récupérer et conserver ces échanges épistolaires ainsi que ses cahiers spirituels de réflexions. D. Mercier était aussi le directeur de conscience de diverses carmélites recluses aux Carmels de Louvain, d’Anderlecht et d’Uccle. Dans une lettre à l’une des religieuses, D. Mercier lui demande que, lorsqu’elle mourra, elle fasse remettre dans une enveloppe à sa belle-sœur Anna les lettres qu’il lui a écrites. Dans un de ses testaments, il demande que leurs lettres soient détruites. Mgr Legraive, légataire testamentaire n’a apparemment pas accédé à cette demande.
De la correspondance variée a été conservée. Adressée à l’homme, au philosophe, au professeur, au président et fondateur de l’ISP, et, après 1906, au cardinal et à l’archevêque. Elle a été classée chronologiquement avec l’aide de Madame Mireille d’Haenens-de Somer. Lors de son passage à l’UCL, un doctorant colombien Oscar Saldarriaga a établi un fichier informatique alphabétique de tous les correspondants. Nous avons annexé cette liste à la fin de notre inventaire. Bien que partielle, cette correspondance revêt cependant un certain intérêt, par exemple on y trouve la lettre relative à l’admission des filles à l’Université de Louvain en 1913. Elle complète celle que l’on peut trouver ailleurs, notamment dans le fonds général de l’ISP, les archives rectorales à Louvain, les archives de l’archevêché à Malines…
Enfin, on a conservé des traces de la correspondance échangée entre D.-J. Mercier et l’autorité allemande pendant la guerre. Cette correspondance a été publiée après la guerre par Fernand Mayence avec l’aide d’Anna Mercier. Celle-ci a recopié nombre de pièces manuscrites de Mercier. L’écriture soignée et lisible d’Anna facilitait le travail d’édition.
La deuxième partie de cet inventaire concerne les écrits de Désiré-Joseph Mercier.
D’abord ses écrits philosophiques antérieurs à son départ de Louvain. C’est le temps de son professorat à Malines, puis à Louvain où il dispense le cours de Philosophie selon saint Thomas et enseigne les matières suivantes : critériologie, psychologie, cosmologie, théologie, logique. Et où il fonde l’École Saint-Thomas qui deviendra par la suite l’Institut supérieur de philosophie. On a conservé de nombreuses notes préparatoires de ses cours ou de divers articles parus dans des revues philosophiques. Certaines sont incomplètes. Il est parfois problématique de reconstituer l’entièreté de ces textes. Écrits sur des feuilles volantes ou sur des petits bouts de papier, d’une fine écriture, au crayon, ils sont souvent difficiles à lire. Les thèmes développés sont ceux chers à la réflexion philosophique de D. Mercier. Quelques documents relatifs à l’ISP complètent utilement ce que l’on trouve par ailleurs .
Ensuite nous allons recenser les écrits pastoraux et les textes écrits par D.-J. Mercier lorsqu’il devient cardinal et assure la charge du trône archiépiscopal de Malines . C’est le temps où il prend à cœur la nouvelle mission de guide de son troupeau. On retrouve dans cette section les lettres pastorales qu’il envoie à ses fidèles et aussi les discours de circonstance prononcés lors des cérémonies officielles ou religieuses auxquelles un cardinal-archevêque se voit convié (inaugurations, événements religieux, conférences à des associations, groupes…). Beaucoup de ces textes ont été publiés du vivant de D. Mercier ou après sa mort, notamment dans la série des Œuvres pastorales en sept volumes. Avec l’aide de sa belle-sœur, Mercier a veillé personnellement au bon déroulement de ces publications. Mais certains textes restent inédits et subsistent ici uniquement sous forme de manuscrits. On trouve aussi les textes qu’il écrivait non plus pour ses fidèles mais pour les prêtres et les séminaristes de son diocèse, dans lesquels il exaltait leur vocation sacerdotale. Plusieurs des retraites annuelles qu’il leur prêchait ont été éditées, celle de 1907, 1908 et surtout celle de 1917 publiée partiellement sous le titre de La Vie intérieure.
La troisième partie de l’inventaire concerne la spiritualité personnelle de Désiré-Joseph Mercier .
Elle se trouve consignée dans toute une série de cahiers et de feuilles volantes. Mercier y notait les réflexions, les commentaires sur les lectures qu’il faisait, les idées utiles pour les retraites prêchées à ses prêtres. Les comptes rendus et les aides mémoire détaillés des retraites qu’il faisait annuellement témoignent de son désir de fortifier sa vie d’oraison et de mystique. Certains de ses textes, recopiés par Anna Mercier et Mathilde Van der Meersch, ne subsistent dans le fonds que sous cette forme de copie.
La quatrième partie de l’inventaire regroupe tout ce qui a trait à la personne de Désiré-Joseph Mercier et ses activités tout au long de son parcours .
On y trouve une série de souvenirs personnels et privés de D. Mercier, des témoignages sur sa personne rassemblés grâce à Anna Mercier. Ses agendas personnels et les récits de voyages qu’il a entrepris. L’inventaire de toutes ses activités épiscopales consignées par Anna Mercier dans des cahiers. Enfin, les coupures de presse où l’on parle de D. Mercier, rassemblées patiemment par Léon Mercier puis par Anna après 1903, occupent une large place dans cette section.
La cinquième partie du fonds est constituée par la bibliothèque.
Nous avons expliqué plus haut le sort que nous avons réservé au fonds des livres de la bibliothèque appartenant à D.-J. Mercier. Ici, il s’agit plus spécialement des ouvrages, articles… écrits par le cardinal et ayant fait l’objet d’une publication et des publications qui ont trait à Mercier, à son œuvre, qu’elle soit philosophique ou pastorale . Nous avons rangé cette bibliothèque de la manière suivante : les cours et traités de philosophie, les œuvres pastorales, recueils et lettres isolées, pendant les périodes 1906-14, 1914-18, 1918-26, les préfaces, enfin les nombreux ouvrages et articles consacrés à D. Mercier, surtout comme cardinal et archevêque, l’aspect de sa personnalité qui a surtout frappé les imaginations. Nous n’avons pas répertorié systématiquement chaque ouvrage, nous avons simplement collationné les références par rapport à la bibliographie contenue dans l’ouvrage en note . Malheureusement, nous avons constaté des lacunes par rapport à cette liste.
La sixième partie recense l’iconographie, « Imagerie du cardinal », conservée dans le fonds D.-J. Mercier . On y trouve des photos, films fixes, coupures de presse de journaux, cartes postales, images de petit ou grand format.
Elle illustre les souvenirs personnels (famille, études, professeur). Les cérémonies organisées à la fin de son professorat, sa nomination comme cardinal et son intronisation à Malines. Les activités ayant trait à sa charge pastorale, sa mort et les honneurs qui lui seront rendus. Beaucoup de portraits et toute une imagerie qui s’est développée au lendemain de la guerre.

Zone des conditions d'accès et d'utilisation

Conditions d’accès

Le fonds est librement consultable dans les conditions fixées par le règlement des visiteurs en vigueur aux Archives de l'Université.

Conditions de reproduction

La reproduction (photocopies ou saisies numériques) des archives est autorisée uniquement dans le cadre d’un usage privé ou scientifique avec l’accord de l’archiviste et dans le respect des règles et tarifs en vigueur aux Archives de l’Université. La reproduction est réalisée de manière « fragmentaire », en toute innocuité pour le document et dans le respect de la législation en matière de droit d’auteurs. Une copie de ces prises de vue doit être déposée aux Archives.

Langue des documents

  • français

Écriture des documents

Notes sur la langue et l'écriture

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Instruments de recherche

Françoise HIRAUX et Françoise MIRGUET, "L'institut supérieur de philosophie de Louvain (1889-1968). Inventaire des archives. Introduction historique", Louvain-la-Neuve, Academia-Bruylant, 2008, 520 p. (Coll. Publications des Archives de l'UCL, n°21).

Générer l'instrument de recherche

Zone des sources complémentaires

Existence et lieu de conservation des originaux

Existence et lieu de conservation des copies

Unités de description associées

Descriptions associées

Zone des notes

Identifiant(s) alternatif(s)

Points d'accès

Points d'accès - Lieux

Points d'accès - Noms

Points d'accès - Genre

Zone du contrôle de la description

Identifiant de la description

Identifiant du service d'archives

Règles et/ou conventions utilisées

Les descriptions archivistiques sont conformes à la seconde édition de la "Norme générale et internationale de description archivistique" (ISAD-G, 1999). Ces descriptions archivistiques ont été encodées en XML EAD et respectent également les normes de catalogage suivantes : RDA-FR, AFNOR NF Z 44-060, AFNOR NF Z 44-061 et AFNOR NF Z 44-081.

Statut

Final

Niveau de détail

Moyen

Dates de production, de révision, de suppression

Les descriptions archivistiques du fonds et des niveaux inférieurs ont été rédigées en 1968 par le professeur Simon Deploige et revues en 2008 par l'archiviste Françoise Mirguet.

Langue(s)

  • français

Écriture(s)

Sources

Note de l'archiviste

Françoise Mirguet

Zone des entrées