Des hommes et des femmes
Durant quatre ans, une communauté de destins lie à la Panne des milliers blessés, belges et issus de toutes les parties de l’Empire britannique, des soignants et des équipes de soutien.
Une trentaine de médecins couvrent les différents services de l’Océan. Tous spécialistes et triés sur le volet. Choisis par Antoine Depage. Les plus jeunes sont détachés des unités combattantes dans lesquelles ils ont été incorporés en août 1914. L’un d’eux est un professeur de l’UCL de 32 ans : Georges Debaisieux. La plus grande partie des 150 infirmières sont britanniques. Leur formation et leurs compétences supérieures ainsi que leur usage de l’anglais qui est la langue de la plupart des blessés ont déterminé le choix de Depage. Mais quelques-unes sont belges. Elles ont réussi à s’évader du pays occupé.
Les métiers de soutien sont innombrables : conducteurs, brancardiers, ouvriers, cuisiniers, blanchisseuses… Les ateliers embauchent d’anciens blessés désormais inaptes au front. L’Océan dispose aussi d’équipements religieux et culturels. Une chapelle catholique et une protestante. Une bibliothèque ; une salle des fêtes ; un ancien salon pour les convalescents… La société civile s’engage par des dons. Des associations britanniques financent l’équipement des principaux pavillons d’hospitalisation. En 1915, Marie Depage part aux États-Unis récolter des fonds. Sa réussite est magnifique. Mais elle périt au retour dans le torpillage du Lusitania.
Le Roi et de la Reine s’engagent. Ils sont présents à La Panne, parfois dans les tranchées et les postes chirurgicaux avancés ainsi que les villages dévastés. Le Roi refuse de lancer ses soldats dans de vaines offensives et prépare la refondation du pays. La Reine accueille les écrivains et les artistes qui entretiennent la flamme dans le pays occupé et font connaître la Belgique dans le monde. Elle est souvent à l’hôpital et prodigue les soins simples à la portée d’une fille de médecin.