Zone d'identification
Type d'entité
Forme autorisée du nom
Forme(s) parallèle(s) du nom
- Faculté de théologie et d'étude des religions
Forme(s) du nom normalisée(s) selon d'autres conventions
Autre(s) forme(s) du nom
- TECO
- Faculté de théologie et de droit canonique (1983-2005)
- THER
Numéro d'immatriculation des collectivités
Zone de description
Dates d'existence
Historique
Érigée le 7 mars 1432 par le pape Eugène IV dans le cadre de la jeune université de Louvain, la Sacra Facultas theologica comportait au début cinq professeurs, auxquels vinrent s'ajouter au cours du XVIe s. quatre professeurs "royaux", destinés à renforcer la résistance au protestantisme.
Au XVe s., les études prenaient normalement onze ans, mais la durée en fut progressivement réduite à sept. Les étudiants devaient non seulement suivre des cours, mais prendre part à des discussions régulières et, durant les dernières années, faire eux-mêmes cours aux débutants. La plupart se contentaient du reste du baccalauréat, qu'on obtenait après 4 ans. Certains complétaient leur programme en suivant également des cours de grec et d'hébreu au Collège des Trois Langues.
Les maîtres du XVe s. s'intéressèrent surtout à des questions de morale et la Faculté resta d'abord assez imperméable aux progrès de l'humanisme, mais peu à peu elle s'ouvrit aux recherches de théologie positive et Érasme, qui s'était d'abord heurté à de vives oppositions, devait finalement rendre hommage aux théologiens de Louvain, qu'il jugeait "moins sophistes que ceux de Paris".
C'est à Louvain que fut rédigée, à la fin de 1519, la première censure de toute la chrétienté contre les écrits de Luther. Et en 1544, la Faculté rédigea, à l'intention des prédicateurs, un résumé des vérités religieuses spécialement battues en brèche par le novateur, qui est considéré par Mgr Jedin comme la meilleure réalisation de la théologie prétridentine.
Plusieurs professeurs louvanistes prirent une part active au concile de Trente et, au lendemain de celui-ci, la Faculté continua à jouer un rôle notable dans la Contre-Réforme, notamment en élaborant dès 1546 le premier catalogue de livres censurés et en préparant la célèbre édition de la Bible polyglotte de Plantin (1583). On doit également aux maîtres de Louvain une édition des œuvres complètes de saint Augustin (1576-1577) qui fut considérée comme la meilleure pendant plus d'un siècle.
Très attachée à l'augustinisme, la Faculté de Louvain allait se voir entraînée dans d'âpres discussions qui la mirent aux prises avec les jésuites et qui culminèrent dans la controverse janséniste. Mais, comme l'ont bien montré les publications du Père Ceyssens, la très grande majorité des théologiens de Louvain n'étaient pas à proprement parler des jansénistes, mais simplement des augustiniens, hostiles au molinisme et plus encore au laxisme, qu'ils contribuèrent du reste à faire condamner par Rome en 1679.
En froid avec le Saint-Siège à propos du jansénisme, la Faculté de théologie de Louvain apparut par contre de plus en plus au cours du XVIIIe s. comme un bastion de l'ultramontanisme. Fermée une première fois en 1786 par Joseph II, qui la remplaça par un Séminaire général, elle disparut avec l'ancienne université en 1797.
Dès l'ouverture de l'Université catholique en 1834, celle-ci comporta une Faculté de théologie, mais destinée uniquement à des étudiants ayant déjà accompli un premier cycle d'études théologiques de quatre années, ce qui allait permettre aux professeurs de se limiter à des cours de spécialisation et d'exiger un haut niveau scientifique pour les thèses de licence et de doctorat (doctorat et maîtrise depuis 1920). Ultérieurement, le cycle fondamental a été également organisé à Louvain, d'abord en connexion avec le Collège américain.
Les premiers professeurs de la Faculté restaurée étaient pour la plupart des autodidactes et ils durent forcément un peu tâtonner. Mais dès la première génération, plusieurs s'orientèrent dans la direction qui devait faire la réputation de Louvain : la théologie positive, appuyée de façon particulière sur l'orientalisme. La Faculté de Louvain avait le grand avantage d'être insérée dans une université complète, ce qui offrait aux théologiens l'avantage de travailler en contact étroit avec des archéologues, des philologues, des sociologues et des collègues approfondissant la philosophie non pas en fonction de la science sacrée, mais pour elle-même ; il était également fort utile, à une époque où bien des difficultés étaient soulevées contre le dogme chrétien au nom des sciences naturelles, de pouvoir profiter de la compétence des professeurs de géologie, de biologie, etc. et s'initier à bonne source à la complexité des problèmes soulevés.
Les circonstances permirent à la Faculté de tirer le maximum d'avantages de cette situation au cours de la dernière décennie du siècle. Dans l'atmosphère de renouveau qui caractérisa le pontificat de Léon XIII et stimulée par l'exemple de quelques collègues de science et de philosophie, elle fit peau neuve en quelques années. Le tournant fut amorcé en 1889 avec la création d'un cours d'"Histoire critique de l'Ancien Testament", dont le titulaire, A. Van Hoonacker, entreprit, un an avant la fondation de l'École biblique de Jérusalem, d'appliquer aux livres saints les principes de la méthode historique. Six ans plus tard, la nomination d'A. Cauchie comme professeur d'histoire ecclésiastique allait avoir une influence plus décisive encore dans le renouvellement des méthodes et de l'esprit de la Faculté. Sous l'impulsion de Cauchie, qui en 1900 fonda avec son jeune collègue P. Ladeuze la Revue d'histoire ecclésiastique, les recherches se développèrent pendant un demi siècle dans le domaine biblique (où s'illustra particulièrement Mgr L. Cerfaux, dont les travaux sur S. Paul furent salués comme "une date dans l'histoire de l'exégèse"), patristique (avec J. Lebon, fondateur du Spicilegium sacrum lovaniense, et R. Draguet, le dynamique directeur du Corpus scriptorum christianorum orientalium) et historique (grâce à A. De Meyer, qui reprit en 1928 la direction du Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques). La fondation en 1923 des Ephemerides theologicae lovanienses puis, après la seconde guerre, celle des "Journées bibliques de Louvain" ont encore accru le rayonnement de la Faculté.
La participation de théologiens louvanistes au concile Vatican II fut importante car, travaillant en équipe avec les évêques belges, dont plusieurs occupaient des postes-clefs, ils retrouvaient en outre à Rome parmi les Pères beaucoup d'anciens étudiants de la Faculté, ce qui élargit encore leur influence. Un rôle particulièrement marquant revint au professeur de dogmatique, Mgr G. Philips, secrétaire-adjoint de la Commission théologique et maître d'œuvre de la constitution Lumen gentium.
En 1968, suite à la division de l'université, la Faculté francophone de théologie se réorganise et en 1971, elle incorpore l'Institut supérieur des sciences religieuses créé en 1942 à l'initiative des professeurs L. Cerfaux et A. Dondeyne et réorganisé par Mgr A. Descamps en 1956. En 1974-1975, la Faculté est transférée à Louvain-la-Neuve où elle s'installe en 1981 dans le Collège Albert Descamps.
À partir de 1994, l'intégration de l'Institut des sciences religieuses dans la Faculté est désormais achevée par la fusion du programme de licence en sciences religieuses, préparant des laïcs à l'enseignement religieux, avec celui du baccalauréat en théologie, grade ecclésiastique de base en théologie. En septembre 2004, avec la réforme dite de Bologne, le bachelier en théologie nouvelle manière est inauguré. Il sera suivi en 2007 par l'ouverture des Masters en théologie, en études bibliques et en sciences des religions (inter-facultaire).
Prof. R. Aubert
Notes complémentaires de l'archiviste :
- La faculté porta le nom de "Faculté de théologie et de droit canonique" de 1983 à 2005, puis reprit le nom de Faculté de théologie en 2006.
- La Faculté de théologie (TECO) devient la Faculté de théologie et d'étude des religions (THER) à la rentrée 2022.
Doyens de la Faculté de théologie :
- 1836-1837 : Jean Mathieu Thiels
- 1837-1843 : Henri Guillaume Wouters
- 1843-1844 : Jean Théodore Beelen
- 1844-1845 : Marien Verhoeven
- 1845-1846 : Jean Baptiste Malou
- 1846-1848 : Jean François D’Hollander
- 1848-1850 : Arnould Tits
- 1850-1852 : Henri Guillaume Wouters
- 1852-1854 : Jean Théodore Beelen
- 1854-1856 : Jean François D’Hollander
- 1856-1858 : Henri Jean Feije
- 1858-1860 : Jean Baptiste Lefebve
- 1860-1862 : Philibert Vanden Broeck
- 1862-1864 : Jean Théodore Beelen
- 1864-1865 : Henri Guillaume Wouters
- 1865-1866 : Henri Jean Feije
- 1867-1869 : Jean Baptiste Lefebve
- 1869-1871 : Ferdinand Joseph Ledoux
- 1871-1873 : Thomas Joseph Lamy
- 1873-1875 : Edmond Henri Joseph Reusens
- 1875-1877 : Ferdinand Joseph Moulart
- 1877-1879 : Bernard Jungmann
- 1879-1881 : Louis Guillaume Roelants
- 1881-1882 : Antoine H.H. Dupont
- 1882-1884 : Adolphe Bernard Van der Moeren
- 1884-1886 : Désiré Joseph Mercier
- 1886-1888 : Henri Van den Berghe
- 1888-1890 : Thomas Joseph Lamy
- 1890-1892 : Edmond Henri Joseph Reusens
- 1892-1894 : Ferdinand Joseph Moulart
- 1894-1895 : Bernard Jungmann
- 1895-1896 : Antoine H.H. Dupont
- 1896-1898 : Adolphe Bernard Van der Moeren
- 1898-1900 : Jacques Forget
- 1900-1902 : Jules De Becker
- 1902-1904 : Albin Van Hoonacker
- 1904-1906 : Maurice De Baets
- 1906-1908 : Oscar Dignant
- 1908-1909 : Paulin Ladeuze
- 1909-1911 : René Maere
- 1911-1913 : Alphonse Van Hove
- 1913-1914 : Jacques Laminne
- 1914-1916 : Jacques Forget (selon registre M. Cl. Lebbe)
- 1916-1918 : Première Guerre mondiale
- 1918-1920 : Léon Noel
- 1920-1922 : Nicolas Balthasar
- 1922-1924 : Joseph Lebon
- 1924-1926 : Joseph Bittremieux
- 1926-1928 : Arthur Monin
- 1928-1929 : René Maere
- 1929-1930 : Alphonse Van Hove
- 1930-1931 : Nicolas Balthasar
- 1931-1932 : Joseph Lebon
- 1932-1933 : Joseph Bittremieux
- 1933-1934 : Arthur Monin
- 1934-1936 : Arthur Janssen
- 1936-1938 : Jean Joseph Van Der Vorst
- 1938-1940 : Nicolas Balthasar
- 1940-1942 : Joseph Lebon
- 1942-1944 : Joseph Bittremieux (selon registre M. Cl. Lebbe)
- 1944-1946 : Arthur Janssen
- 1946-1947 : Jean Joseph Van Der Vorst
- 1947-1948 : Joseph Coppens
- 1948-1949 : Gonzague Ryckmans
- 1949-1950 : Lucien Cerfaux
- 1950-1951 : Fernand Van Steenberghen
- 1951-1952 : Franz Gregoire
- 1952-1953 : Gérard Philips
- 1953-1954 : Arthur Janssen
- 1954-1955 : Joseph Coppens
- 1955-1956 : Gonzague Ryckmans
- 1956-1957 : Franz Gregoire
- 1957-1958 : Louis Janssens
- 1958-1961 : Joseph Coppens
- 1961-1964 : Albert Dondeyne
- 1964-1967 : Joseph Coppens
- 1967-1969 : Gustave Thils
- 1969-1972 : Philippe Delhaye
- 1972-1977 : Albert Houssiau
- 1977-1982 : Joseph Ponthot
Doyens de la Faculté de théologie et de droit canonique (1983-2005) :
- 1982-1985 : Albert Houssiau
- 1985-1990 : Roger Gryson
- 1990-1995 : Jean-Marie Sevrin
- 1995-2000 : Camille Focant
- 2000-2003 : Jean-Marie Sevrin
Doyens de la Faculté de théologie :
- 2003-2008 : Camille Focant
- 2008-2012 : André Wenin
- 2012-2015 : Joseph Famerée
- 2015-2021 : Eric Gaziaux
- 2021-2022 : Geert Van Oyen