Commencement ou Création ? Un homme de sciences derrière l'homme de foi

Première messe

Portrait du nouvel abbé, le lendemain de son ordination sacerdotale, le 23 septembre 1923, à l’occasion de sa première messe.

Georges Lemaître a été un homme de science et de foi. Ses recherches ont fait progresser la cosmologie et la physique. Il a participé aux nombreuses avancées scientifiques des années 1930 en théorisant la création de l’univers. 

Son nom est attaché à la théorie communément appelée du Big Bang et de l’atome unique, qui l’a rendu célèbre dans le monde scientifique et dans la culture contemporaine. Selon les principes de la thermodynamique, l’état de désordre de la matière augmente avec le temps. Georges Lemaître a dès lors posé qu’en remontant le temps, on rejoignait un état où le désordre de la matière de l’univers était moindre. Le premier temps de l’univers correspond donc à un état où toute l’énergie et la matière sont concentrées en un atome primitif. Attention, cet atome ici n’est pas un atome comme nous l’entendons actuellement ; il est plutôt une métaphore qui désigne une singularité primitive où l’espace-temps n’a plus aucune signification physique. Cet atome s’est ensuite divisé en différents quanta, des amas de matière qui ont, au fil de l’histoire de l’univers, formé des étoiles, galaxies, supernovae et notre planète bleue. Les travaux actuels des physiciens valident la théorie de Lemaître. 

Georges Lemaître fut aussi un homme animé d’une foi profonde. L’expérience de la guerre 1914-1918 détermine sa vocation sacerdotale. Il est ordonné prêtre en 1923. Il pratique des retraites et des exercices spirituels dans le cadre de la fraternité sacerdotale des Amis de Jésus. Il rencontre aussi, à la faveur de travaux scientifiques, des chercheurs, de grands croyants, des philosophes… Leurs discussions vont modifier sa foi à jamais. 

D’abord convaincu qu’on peut mettre en relation les sciences et la foi, voire même chercher des éléments scientifiques dans la Bible, Lemaître fera évoluer sa pensée au contact d’Eddington qui l’ouvre au monde protestant et, face aux critiques véhémentes qu’il essuie de la part des chercheurs scientistes, il distingue peu à peu les deux champs auxquels il a voué toute sa vie. Le bac en philosophie thomiste, qu’il a conquis à Louvain en même temps que ses grades en mathématiques et en physique, l’aideront à différencier la Création théologique et le Commencement naturel de l’univers.

Commencement ou Création ? Un homme de sciences derrière l'homme de foi