Masson, Pierre
Après trois années de spécialisation en médecine interne, le professeur Pierre Masson rejoint en 1865 l'unité de médecine expérimentale. Il doit en reprendre la gestion 10 ans plus tard suite au décès du professeur J. F. Heremans, fondateur du laboratoire. À partir de 1976, il enseigne l'immunologie dans les écoles de médecine, de dentisterie et de pharmacie. Sa contribution la plus importante aux activités académiques reste son travail de doyen de la faculté de médecine de 1984 à 1989, période difficile durant laquelle il fallut réaliser des économies imposées dans le cadre du plan de sept ans.
Ses recherches portent surtout sur l'analyse des sécrétions muqueuses. C'est ainsi qu'il est parmi les premiers à révéler l'importance des anticorps IgA dans ces liquides biologiques, où il a trouvé une autre protéine assurant la protection contre les bactéries, |a lactoferrine. Abondante dans les sécrétions, elle est également concentrée dans certains granules des globules blancs neutrophiles, ce qu'il constate au cours d'un bref passage dans le laboratoire du professeur C. de Duve à l'Université Rockefeller. Avec deux collaborateurs, il établit ensuite la structure moléculaire de la mucine, la glycoprotéine qui donne au mucus sa consistance particulière.
Bien qu'ayant renoncé à la médecine interne, il est resté proche de la pratique puisqu'il fut responsable pendant 20 ans des analyses des protéines du sang pour les Cliniques universitaires Saint-Luc. Dans le cadre de ces activités, il a mis au point, avec César Cambiaso, une technique originale de dosage immunologique et étudié les maladies à complexes immuns. C'est ainsi que lui est venue l'idée de traiter par injections d'immunoglobulines les patients souffrant d'un manque de plaquettes sanguines suite à des réactions autoimmunes. Quelques années plus tard, l'efficacité de ce traitement a été confirmée et son application étendue à d'autres maladies relevant d'un mécanisme semblable.