Schokaert, Rufin
Né à Oordegem en 1875, Rufin Schockaert, poète pendant sa jeunesse, entreprend d'abord une licence en philosophie puis s'oriente vers la médecine en 1896. Pendant ses études, dès 1899, il fréquente l'Institut Carnoy où il se forme à la discipline scientifique. Il est diplômé docteur en médecine en 1902 (LPGD), ayant accompli un internat en obstétrique chez Eugène Hubert.
Lauréat du concours des bourses de voyage, il se perfectionne en obstétrique et gynécologie par des séjours en Allemagne et en France, puis il effectue un stage de 6 mois dans le service de Théophile Debaisieux ainsi qu'un autre séjour aux Pays-bas. Il s'installe d'abord temporairement à Saint-Nicolas, mais il est appelé en 1905 à succéder à Eugène Hubert décédé. Il est nommé professeur ordinaire en 1909. En obstétrique, il est un ardent défenseur du forceps à branches parallèles de Hubert.
En 1913, il crée un service de gynécologie distinct de celui d'obstétrique, individualisant cette nouvelle spécialité jusque-là rattachée à la chirurgie. Ce service comporte 45 lits avant 1940. R. Schockaert est le premier à enseigner la gynécologie séparément de l'obstétrique, privilégiant dans la mesure du possible l'abstention chirurgicale, bien qu'il soit lui-même un brillant opérateur.
Une importante manifestation pour ses 25 ans de professorat a été organisée en 1932, au cours de laquelle un buste ainsi qu'une médaille à son effigie lui sont offerts.
Ses lourdes tâches cliniques, hospitalières et privées, ainsi que son enseignement ne lui laissent pas le temps de réaliser des travaux de recherche personnels, mais il publie de nombreux articles pour partager son expérience clinique, notamment en collaborant avec Richard Bruynoghe à la Revue Médicale de Louvain..
Il enseigne l'obstétrique (cours en 3 volumes), la gynécologie (1 volume) et la déontologie médicale (vaut un petit détour) dans les deux langues jusqu'en 1933. Son fils, Joseph Schockaert reprend alors l'enseignement en néerlandais, tandis que lui-même le poursuit en français jusqu'à son éméritat en 1950, à l'âge de 75 ans. Après cela, Joseph Schockaert enseigne l'obstétrique et la gynécologie dans les deux langues en collaboration avec Jacques Ferin en français et Marcelin Renaer en néerlandais jusqu'en 1968. Rufin Schockaert poursuit toutefois encore pendant deux ans le cours de déontologie médicale qui est repris en 1952 par Albert Dereymaeker.