Van Hout, Anne
LE MONDE, 19 novembre 2003
Anne Van Hout, neuropsychiatre belge, spécialiste de l'enfant, est morte mercredi 12 novembre à Bruxelles, où elle était née le 16 avril 1944. Elle était âgée de 59 ans. Son grand-père (dont elle était très fière) avait été un des fondateurs du Quatuor Ysaye et son père, scientifique et pédagogue fort estimé, à, entre autres, proposé de nouvelles traductions des pièces de Shakespeare. La jeune Anne fait des éludes brillantes et collectionne les diplômes : docteur en médecine, elle obtient une licence spécialisé en pédiatrie puis le titre de neuropsychiatre et, enfin, celui d'agrégée de l'enseignement supérieur. Elle s'intéresse très tôt à une nouvelle discipline, la neuropsychologie de l'enfant, traitant, en particulier, des troubles des fonctions cognitives en liaison avec l'activité cérébrale. Avec son compatriote et collègue Xavier Seron, Anne Van Hout fait paraitre un ouvrage novateur sur L'Aphasie de l'enfant (Mardaga, 1984), qui fonde sa notoriété internationale. Suit en 1994 une synthèse sur Les Dyslexies (Masson, réédition 2001), en 2000 sur Les Bégaiements (Masson, réédition 2002). Son dernier travail est consacré aux Troubles du calcul et aux dyscalcules chez l'enfant (Masson, 2001).
Outre ses ouvrages, on ne compte plus ses articles ou interventions dans des colloques internationaux. Cette activité de recherche et de publications, au profit des enfants en mal d'apprentissage, exigeait d'elle un combat de tous les jours, tant il est difficile, en Belgique comme ailleurs, de faire reconnaître de telles entreprises au sein d'une unité à vocation clinique.